RESUME

Depuis le lancement de l’initiative PPTE par les institutions de Bretton-Woods, plusieurs Etats se sont engagés dans l’élaboration des DSRP. Des revues successives effectuées, il se dégage que le principal constat était que le dispositif de suivi et évaluation de ces stratégies constituait l’un des éléments clef de la problématique auquel il faudrait apporter une attention particulière. La mise en place de systèmes d’information cohérent et efficace ayant pour but de faciliter une gestion axée sur les résultats devenait urgente.

Nécessité d’une nouvelle approche

L’approche "système d’information" se fonde sur une démarche fédératrice des expériences des pays en matière de production statistique. Elle doit être analysée en profondeur afin de répondre aux orientations stratégiques de chaque pays ou groupe de pays.

L’approche "architecturée des systèmes d’information" constitue un nouvel enjeu méthodologique pour la production statistique. Les concepts et objectifs transposables à la problématique SRP, viseraient principalement à :

Une démarche progressive et itérative reposant sur un apprentissage continu

Suivant l’architecture à mettre en place, les changements à opérer seront plus ou moins difficiles, plus ou moins coûteux et rarement optimaux du premier coup (le processus est nécessairement itératif). Les dimensions politique (l’engagement des décideurs) et technique (ressources humaines compétentes) feront la différence. L’importance des enjeux conduit à envisager une méthodologie qui intègre à la fois les moyens à mettre en œuvre et explore le champ des interventions couvrant l’ensemble des besoins en information.

Quatre dimensions et trois sous-systèmes ont été identifiés par AFRISTAT pour la mise en place d’un SIRP opérationnel.

Au niveau des dimensions, il s’agit de :

Quant aux trois sous-systèmes d’information, ils se déclinent comme suit :

La liaison entre les trois sous-systèmes procède de la chaîne logique des résultats d’un programme ou d’un projet.

Orientations méthodologiques pour l’atteinte des objectifs visés

Pour atteindre les objectifs de suivi des politiques économiques et renforcer la philosophie du "rendre compte", les DSRP abordent les questions des systèmes d’information et de suivi et évaluation ou des SIRP à mettre en place. Ces SIRP proposent par ailleurs une liste d’indicateurs et un certain nombre d’opérations statistiques à mettre en œuvre en vue d’assurer la production des indicateurs retenus. Le SIRP a pour objectifs spécifiques, entre autres: (i) d’améliorer la connaissance du phénomène de pauvreté, (ii) d’assurer l’harmonisation, la cohérence et la coordination des systèmes de collecte, de traitement, d’analyse et de diffusion des données à tous les niveaux, (iii) de déterminer un noyau d’indicateurs pertinents permettant de mesurer objectivement les progrès réalisés en matière de réduction de la pauvreté et de développement humain, (iv) de mesurer périodiquement les résultats, effets et impacts des interventions, (v) d’assurer l’accessibilité de l’information fiable à tous les acteurs, et (vi) de renforcer les capacités des structures nationales en matière de suivi et évaluation.

L’examen des axes stratégiques déclinés par les DSRP/CSLP montre que cette préoccupation ne fait pas toujours consensus et il convient de préciser les dimensions clés concernant :

La prise en compte des quatre dimensions: elle repose sur l’audit préalable du système d’information existant dans chaque pays suivant les différentes dimensions.

Par ailleurs, une évaluation des INS et/ou des SSN dans les pays où il existe un système d’information fonctionnel pour le suivi et évaluation des DSRP/OMD donnera des orientations nouvelles. La définition des indicateurs qui constituent le noyau du système d’information, doit se faire avec réalisme. Pour ce faire, l’approche pratique axée sur les réalités spécifiques des pays doit être privilégiée par rapport à la théorie.

Synergie et articulations entre les trois sous-systèmes d’information: Il s’agit de développer un système d’information unique alimenté par l’ensemble des parties prenantes, ce qui implique de pouvoir identifier les niveaux auxquels il pourrait avoir duplication d’information, en distinguant les activités redondantes ou au contraire complémentaires.

Les travaux de définition des indicateurs doivent se faire suivant une approche méthodologique qui assure leur adéquation avec les cibles et objectifs du DSRP et qui tienne compte des ressources (humaines, matérielles et financières) disponibles. Une quarantaine d’indicateurs fondés sur des critères objectifs (de pertinence, d’observabilité et d’opérationnalité) est largement suffisante.

Pour bien construire une batterie adéquate d’indicateurs, on suivra le cheminement ci-après:

La présentation de la batterie d’indicateurs de suivi sous format tableau est recommandée. Elle peut se faire soit par domaine suivi (santé, éducation, emploi, macro-économie, développement rural…) soit par axe stratégique. Elle permet de mieux assurer la cohérence nécessaire à la mise en place d’un système d’information.

Le rôle de l’Institut national de la statistique (INS) est central dans l’établissement du noyau de base du système d’information (bases de sondage et données de cadrage par exemple). La question du mandat et du rôle de soutien aux politiques de SRP que doivent jouer les INS doit être explicitement posée, incluant une nouvelle répartition des tâches avec les cellules DSRP/CSLP, les observatoires de la pauvreté, les centres de recherche, etc.

L’opérationnalisation du SIRP s’inscrit dans le processus d’élaboration et de mise en œuvre d’une Stratégie nationale de développement de la statistique (SNDS). Pour les prochaines années, AFRISTAT devra orienter ses interventions sur ces différents aspects afin de consolider les acquis du PROSMIC d’une part et d’accompagner les pays pour une meilleure appropriation des différentes composantes du SIRP d’autre part. Ce qui aboutira nécessairement à une dynamisation des systèmes statistiques nationaux et à un renforcement des capacités techniques et de gestion.