I. Introduction générale

I.1 Contexte
I.2 Objectifs du cadre de référence


I.1 Contexte

Le DSRP, une démarche novatrice pour les pays pauvres très endettés

Depuis 1999, année de lancement de l’initiative renforcée pour les pays pauvres très endettés (PPTE) par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), plusieurs États se sont engagés dans l’élaboration des DSRP. Ces documents ont pour but d’exposer les stratégies et les actions que comptent mettre en œuvre les États en vue de réduire la pauvreté.

Le suivi et évaluation de la pauvreté: un besoin fortement exprimé par les DSRP

A la fin de l’année 2001, certains partenaires au développement, notamment la Banque mondiale et le FMI, ont effectué des revues préliminaires sur le processus de formulation et de mise en œuvre des DSRP. Le principal constat qui s’est dégagé de ces exercices était que le dispositif de suivi et évaluation des stratégies constituait l’un des éléments clef de la problématique auquel il faudrait apporter une attention particulière au cours des prochaines années. Ce constat a été confirmé par plusieurs pays africains qui, lors de conférences et séminaires[1], ont exprimé des besoins d’appui dans la mise en place de systèmes de suivi et évaluation des DSRP et des OMD à travers la réorganisation des systèmes d’information existants.

Les observatoires, instruments de valorisation des informations statistiques, à condition que…

Forts de ce constat, les partenaires au développement, et plus particulièrement le PNUD, se sont investis dans la mise en place de bases de données et la création d’observatoires de la pauvreté et de développement humain. Il y a d’abord une étape intermédiaire qui consiste en un réexamen de la qualité des données, de leur comparabilité ainsi que de la nécessité de les harmoniser. Des observatoires ont été créés dans quelques pays (Bénin, Burkina, Mali, Mauritanie, Rwanda et Sénégal) avec le but de valoriser les informations existantes afin de permettre un meilleur suivi et évaluation des politiques de lutte contre la pauvreté et de la mesure de l’évolution de la situation du pays en termes de développement humain durable, conformément aux engagements pris par les États lors du Sommet du millénaire en septembre 2000. L’expérience de la mise en place des premiers observatoires de la pauvreté nécessite d’être examinée avant d’être éventuellement étendue à d’autres pays. Dans cette perspective, cet examen accordera un intérêt particulier aux objectifs assignés à ces structures, à leur implantation institutionnelle et aux conditions de leur pérennisation.

Un enjeu difficile au vu des multiples contraintes

Cependant, ces initiatives ont induit des demandes statistiques souvent surdimensionnées, sans prendre en compte les contraintes en termes de ressources humaines et financières disponibles au sein des Systèmes statistiques nationaux (SSN). Ceci a eu pour conséquence la publication trop tardive de résultats d’enquêtes ainsi que des indicateurs et profils de pauvreté. Toutes ces contraintes ont mis en lumière la difficulté de la pérennisation des systèmes d’information mis en place.

Le Programme d’appui au suivi des DSRP et des indicateurs du développement du millénaire: Une initiative du PNUD relayée par AFRISTAT

Pour accompagner ces initiatives dans une vingtaine de pays d’Afrique francophone au sud du Sahara, le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DAES/NU) et le PNUD, en collaboration avec AFRISTAT, ont initié le Programme d’appui au suivi des DSRP et des indicateurs du développement du millénaire. La situation actuelle, caractérisée, d’une part, par l’accent mis sur le suivi et évaluation des politiques de lutte contre la pauvreté et, d’autre part, par la faiblesse des systèmes statistiques nationaux, justifie la mise en place d’un tel programme qui doit permettre à terme l’amélioration de ces systèmes d’information.

Le programme d’appui au suivi des DSRP et des indicateurs du développement du millénaire a pour objectif de doter les pays bénéficiaires de systèmes d’information appropriés, cohérents et efficients permettant de répondre aux besoins de production et d’analyse, à intervalles réguliers, d’indicateurs pertinents pour le suivi et évaluation des DSRP et des OMD. Le programme cible dans les pays francophones d’Afrique subsaharienne, les instituts nationaux de statistique, les autres producteurs des systèmes statistiques nationaux impliqués dans le suivi et évaluation de la pauvreté (éducation, santé, etc.), les cellules chargées du suivi des DSRP et les observatoires de suivi de la pauvreté lorsqu’ils existent.

Il est important de noter que le programme ne se substitue pas aux activités qui sont en cours de réalisation dans les pays; bien au contraire, il doit venir en complément car plusieurs partenaires au développement multilatéraux et bilatéraux appuient déjà l’amélioration des statistiques et la mise en place de bases de données dans beaucoup de pays. L’apport majeur du programme est d’aider les pays à organiser toutes ces initiatives dans un cadre cohérent tout en prenant en compte les ressources financières et humaines mobilisables.

Ce programme a pour objectif de répondre aux multiples sollicitations des Etats quant aux systèmes d’information opérationnels à développer pour le suivi et évaluation des Stratégies de réduction de la pauvreté (SRP). L’analyse des besoins et la conception de l’architecture du système doivent reposer sur un diagnostic de l’existant afin d’intégrer les spécificités des Etats (typologie, contraintes, besoins) et garder une approche à la fois pragmatique et généralisable. Cette démarche fédératrice des expériences a été analysée en profondeur quant aux méthodologies d’approche des pays concernés, avant de pouvoir "passer à l’action".

L’un des principaux produits attendus du programme est la réalisation d’un cadre de référence et un support méthodologique minimum commun pour la conception d’un système d’information pour le suivi des DSRP et des OMD.

Le diagnostic de l’existant au cœur de la démarche du programme

Pour ce faire, un état des lieux[2] a été réalisé à partir d’une revue documentaire et des rapports d’experts d’AFRISTAT après des missions d’évaluation de l’architecture des systèmes d’information dans dix pays[3] effectuées entre février et juillet 2004.

De cet état de lieux sur l’architecture des systèmes d’information pour le suivi des SRP et des ODM, il se dégage les principales leçons ci-après:

I.2 Objectifs du cadre de référence

L’objectif de ce document est de proposer un cadre de référence pour un système d’information concourant au suivi des DSRP et des OMD, incluant le suivi de la pauvreté et des conditions de vie des populations, le suivi de l’exécution des projets et programmes, l’évaluation d’impact et la diffusion des informations.

Les objectifs spécifiques sont les suivants:

Ainsi, le contenu du document donne les grandes orientations afin d’appuyer les Etats à mettre toutes ces activités dans un cadre cohérent défini en tenant compte des ressources financières et humaines mobilisables en vue de développer un système d’information cohérent pour le suivi des DSRP et des OMD. A cet effet, la stratégie retenue repose sur trois dimensions essentielles:

Le document s’articule autour des parties suivantes:

En annexes, sont présentés:


I.1 Contexte
I.2 Objectifs du cadre de référence


[1]Forum sur les OMD (Dakar, février 2003),
Séminaires sur le suivi et évaluation du DSRP (Ouagadougou, février et août 2003),
PARIS21 sur l’utilisation des statistiques dans les politiques de lutte contre la pauvreté et de développement (Dakar, janvier 2003).

[2]Etat des lieux sur l’architecture des systèmes d’information pour le suivi des DSRP et des OMD dans les pays francophones d’Afrique au sud du Sahara.

[3]Burkina Faso, Burundi, Cap-Vert, Congo, Comores, Guinée, Mauritanie, Madagascar, Tchad, Togo.