II. Définition et objectifs d’un système d’information pour le suivi des DSRP et des OMD

II.1 Mécanisme de suivi et évaluation de la mise en œuvre des DSRP et des OMD.
II.2 Définition d’un système d’information.
II.3 Les concepts liés à un système d’information.
II.4 Architecture d’un système d’information pour le suivi des DSRP et des OMD.
II.5 Rôle des acteurs pour la production et l’utilisation des indicateurs.
II.6 Notion d’apprentissage continu dans un processus itératif
II.7 Stratégie de développement de la statistique.

II.1. Mécanisme de suivi et évaluation de la mise en œuvre des DSRP et des OMD

Le mécanisme de suivi et évaluation des DSRP s’inscrit dans la perspective d’une connaissance approfondie des réalités qui déterminent le phénomène de la pauvreté, son évolution et ses conséquences. Dans une telle vision, il doit mettre l’accent sur certains critères dont l’appréciation se fait de manière conjointe. Au nombre de ces critères, il y a la pertinence, la cohérence, l’efficacité, l’efficience et la durabilité. Toutes les appréciations et analyses se fonderont sur les priorités retenues dans les DSRP des différents Etats.

L’objectif fondamental du suivi et évaluation des DSRP est non seulement de permettre une meilleure connaissance des conditions de vie des populations mais également d’apprécier les résultats et les impacts des politiques de lutte contre la pauvreté. Cette initiative va dans le sens de la concrétisation des OMD, auxquels tous les Etats ont souscrit, et qui sont la base du partenariat mondial pour le développement.

Les objectifs spécifiques majeurs ciblés sont les suivants:

Pour ce faire, la mise en place d’un système d’information est indispensable.

II.2. Définition d’un système d’information

Un système d’information se définit par ses composantes, les interactions qui existent entre elles et les relations qu’il entretient avec d’autres systèmes. Il peut comprendre plusieurs sous-systèmes. Le système d’information statistique est un système de données qui collecte et communique des informations sur l’état d’une situation sociale, économique, culturelle, et ses évolutions. C’est un ensemble d’éléments et de procédures informationnelles étroitement liés contenant des données élaborées aussi bien quantitatives que qualitatives. Il contribue à l’amélioration de l’administration et de la gestion de la vie politique, sociale et économique. Il est conçu pour la prise de décision stratégique qui recherche une haute visibilité impliquant objectivité scientifique et efficacité dans sa conception et sa mise en œuvre.

Le système d’information, outil pour l’accès et l’utilisation de l’information

Un système d’information est un maillon important du processus décisionnel. Deux composantes principales fondent le système d’information statistique: i) la production de l’information impliquant la gestion des bases de données et ii) la communication et le plaidoyer impliquant une restitution des résultats et de leurs analyses. La production de l’information met en exergue les activités du SSN composé de l’INS et des autres organes producteurs de statistiques sectorielles. La communication nécessite la mise en place d’un réseau des producteurs/utilisateurs et le développement d’un langage commun, ce qui suppose l’harmonisation des concepts et des méthodologies, et une promotion de l’utilisation de l’information.

Les structures et canaux qui permettent d’assurer la production, la gestion et la circulation cohérentes de l’information statistique constituent l’architecture du système d’information. Il s’agit de l’équipement matériel, des procédures informatiques et institutionnelles, des acteurs (producteurs et utilisateurs) et des données. Un système d’information reçoit en entrée des données provenant de sources précises (enquêtes statistiques ou administratives) qu’il transforme en informations ou en indicateurs, à commenter et diffuser largement.

Les systèmes d’information sont multiples et variés. Ils sont définis en fonction des objectifs qui leur sont assignés. On peut citer les systèmes d’informations sociaux (éducation, santé, emploi), les systèmes d’informations géographiques, les systèmes d’information pour la réduction de la pauvreté, etc.

Les objectifs d’un système d’information pour la réduction de la pauvreté (SIRP)

L’objectif fondamental d’un système d’information est de fournir des informations notamment statistiques permettant la connaissance et le suivi régulier de la situation économique et sociale d’un pays. Ainsi, un système d’information pour la réduction de la pauvreté (SIRP) permet une meilleure connaissance des conditions de vie des populations mais également d’apprécier les résultats et les impacts des politiques sur le phénomène de la pauvreté de manière générale.

De façon spécifique, le SIRP perme:

A moyen terme, l’objectif de la mise en place d’un SIRP est d’améliorer les capacités de production et de gestion de l’information statistique à des fins de suivi et d’analyse des conditions de vie des populations afin de recentrer les objectifs des SRP.

II.3. Les concepts liés à un système d’information

    II.3.1 Base de données.
    II.3.2 Réseau des intervenants.
    II.3.3 Production d’un système d’information pour la réduction de la pauvreté.
    II.3.4 Animation du système d’information.
    II.3.5 Indicateurs et métadonnées sur les indicateurs.

II.3.1. Base de données

Une base de données est une accumulation d’informations et d’indicateurs systématiquement organisées pour en faciliter l’accès ainsi que l’utilisation à des fins d’analyse. Les informations contenues dans une base de données sont quantitatives et/ou qualitatives. L’information est le résultat de la transformation de données en éléments utiles pour les décideurs. Ces données sont à placer dans un contexte significatif et utile pour l’utilisateur. Les données sont des mesures objectives des attributs des personnes, des lieux, des événements, etc.

Les résultats sous forme brute sont généralement peu utiles au commun du public. Par contre, les indicateurs qui en découlent récapitulent mieux une situation. Les indicateurs sont les baromètres du changement. Ils permettent de faire le point à la fois des réalisations et des progrès réalisés. Ils constituent des points de référence pour la vérification, la prise de décisions, la consultation et l’évaluation [PNUD, 1999].

Le système d’information, outil fédérateur des bases de données

Les bases de données font partie intégrante d’un système d’information. S’il est utile que chaque service sectoriel (agriculture, santé, éducation, etc.) maintienne sa base de données, il est indispensable d’avoir au niveau national une base de données fédératrice des bases de données sectorielles. Cela permet entre autres, de régler les problèmes de pluralité de valeurs pour un même indicateur et d’aboutir à une unité de gestion informationnelle nécessaire à un mécanisme de suivi et évaluation efficace.

Le système des Nations Unies encourage la mise en place de bases de données nationales où tous les indicateurs nécessaires à l’élaboration des divers documents de suivi des conditions de vie des populations seront rendus disponibles.

II.3.2. Réseau des intervenants

Un cadre harmonisé de concertation entre producteurs et utilisateurs des données

Les intervenants du système d’information sont les producteurs et les utilisateurs d’informations. Les utilisateurs peuvent être des utilisateurs intermédiaires ou des utilisateurs finaux. Le système d’information impose une relation de synergie et d’émulation entre besoins d’informations, données, méthodes de collecte, méthodes de traitement et indicateurs. Ceci implique, au niveau des acteurs, une concertation permanente à toutes les étapes de la mise en œuvre du système: i) identification et formulation des besoins en information, ii) conception des instruments de collecte, iii) élaboration d’un plan d’exploitation et d’analyse et iv) diffusion de l’information.

Les répertoires et bases de sondage communs, ainsi que les nomenclatures et identifiants qui les structurent, font partie de la batterie d’outils indispensables.

II.3.3. Production d’un système d’information pour la réduction de la pauvreté

Un instrument pour le suivi et évaluation des politiques

Un système d’information pertinent est celui qui permet d’élaborer à temps les différents documents de suivi et évaluation des politiques, programmes et projets (PPP) de qualité avec des données fiables pour permettre la prise de décisions adéquates. Il s’agit des rapports de mise en œuvre et de progrès du DSRP, des rapports sur les OMD, des rapports d’évaluation d’impact des PPP ainsi que des DSRP révisés et des rapports nationaux sur le développement humain (RNDH). Tous ces documents sont indispensables, entre autres, au dialogue social et à la gestion de l’économie nationale.

Le rapport de mise en œuvre et de progrès du DSRP

Le rapport de mise en œuvre permet d’évaluer les mesures et moyens adoptés ou déployés par le gouvernement dans l’accomplissement des différentes actions prévues pour la mise en œuvre de la SRP. Il est périodique et doit tendre vers une parution annuelle.

Le rapport sur les OMD

C’est un instrument qui doit contribuer à l’éveil des consciences, aux activités de promotion, à la formation de partenariats et au renouvellement des engagements politiques, ainsi qu’au renforcement des capacités nationales à évaluer les objectifs de développement. Le rapport sur les OMD est avant tout un document traitant des affaires publiques. Il vise surtout à établir un climat favorable à l’action afin d’encourager les décideurs et les autres protagonistes à intervenir[1]. Il est essentiellement un instrument de plaidoyer. Sa fréquence de publication est annuelle.

Le rapport d’évaluation d’impact des politiques, programmes et projets (PPP)

Le rapport d’évaluation d’impact des politiques, programmes et projets est un document d’analyse approfondie qui permet l’identification des PPP à impacts positifs sur les conditions de vie des populations. Il permet aussi de juger de l’efficacité, de la pertinence et de la durabilité des interventions mises en œuvre en matière de réduction de la pauvreté. Il peut alors engendrer une réorientation des politiques, des meilleurs choix en matière de programmes et projets, des réformes institutionnelles ainsi qu’une meilleure allocation des ressources. Il est produit seulement sur des populations ciblées. Sa parution est recommandée tous les trois ans de manière synchrone au processus de révision du DSRP.

Une démarche nécessairement progressive et itérative

Le processus DSRP est progressif et itératif. Ceci s’explique par la complexité du phénomène de la pauvreté. Les résultats du suivi et évaluation qui informent sur les niveaux d’atteinte des objectifs peuvent imposer une révision des cibles, des objectifs et même des programmes et projets sans pour autant introduire une modification dans la stratégie globale de réduction de la pauvreté. On est alors dans un processus de révision. La révision est opérée à l’aide d’informations statistiques éprouvées, d’où la nécessité d’un système d’information cohérent. Le DSRP issu de ce processus de révision constitue le DSRP révisé. Il s’élabore à la fin d’un cycle de DSRP, constitue le DSRP du cycle suivant et marque les différentes générations du processus. Certains DSRP sont actuellement à leur deuxième génération. La périodicité d’un DSRP est en général de trois ou quatre ans.

II.3.4. Animation du système d’information

L’animation du système d’information procède de la mise à jour, de l’accessibilité, de la consultation donc de la diffusion et du reportage. Souvent des protocoles d’accès et de diffusion, notamment par les médias, sont institués. L’animation du système d’information a des incidences positives sur les collectes futures de données.

II.3.5. Indicateurs et métadonnées sur les indicateurs

Les indicateurs

Un indicateur a pour objet de mesurer dans le temps et dans l’espace les progrès réalisés vers la réussite d'un objectif ciblé au préalable.

Un bon indicateur doit avoir les caractéristiques suivantes[2]:

Les métadonnées

Les métadonnées d’un indicateur comprennent l’ensemble des informations nécessaires pour sa production régulière:

Les indicateurs peuvent être classés en quatre grands types (avec des appellations différentes selon les institutions):

Pour chaque indicateur, on identifie les variables statistiques nécessaires pour son calcul et les types d’opérations permettant de collecter ces informations.

Les principaux types d’enquêtes auprès des ménages réalisées dans les pays d’Afrique subsaharienne sont:

En outre, certaines données du domaine social peuvent être obtenues à partir de statistiques administratives dans le cadre d’enquêtes auprès d’établissements scolaires, sanitaires ou autres.

Pour chaque indicateur, on doit préciser le niveau de désagrégation, la référence et la cible.

Le niveau de désagrégation donne le niveau d’obtention de l’indicateur:

La fréquence de suivi d’un indicateur (mois, trimestre, année, deux années, trois années, etc.) doit être un compromis entre le besoin de données récentes et fréquentes et le coût de la collecte.

Le service responsable est le service en charge du calcul de l’indicateur. Il s’agit de la source primaire.

Les cibles

Une cible est une valeur prédéterminée d’un indicateur qu’un pays souhaite atteindre à une date donnée. On peut définir des cibles pour chaque type d’indicateur (moyens, résultats opérationnels, résultats, impacts) et la détermination des cibles doit être l’aboutissement d’un processus participatif.

Trois méthodes d’analyse aident à évaluer la faisabilité technique des cibles: l’analyse historique comparative, la macrosimulation et la microsimulation. La méthode d’analyse historique comparative consiste à comparer l’évolution de l’indicateur impliqué par la cible à l’évolution historique de cet indicateur dans le pays ou dans un pays semblable. La méthode des macrosimulations consiste à appliquer des techniques de régression pour estimer les relations entre les indicateurs sociaux et la croissance, l’urbanisation, et d’autres variables sur des données nationales globales. La méthode des microsimulations repose sur la même technique que la précédente mais elle est appliquée à des données provenant d’enquêtes auprès des ménages.

II.4. Architecture d’un système d’information pour le suivi des DSRP et des OMD

Le système d’information peut-être décomposé en trois sous-systèmes pour satisfaire la demande d’informations nécessaires pour le suivi et évaluation des DSRP et des OMD. Il s’agit notamment de faire la distinction entre:

  1. les besoins d’informations pour le suivi de la pauvreté et des conditions de vie des ménages qui concernent la production systématique d’indicateurs et/ou d’informations de base pour chacun des secteurs prioritaires identifiés dans les DSRP et les OMD;
  2. les besoins d’informations pour le suivi de l’exécution des programmes et des projets;
  3. besoins d’informations pour les évaluations d’impacts des politiques, programmes et projets initiés dont le champ est plus restreint et qui ont pour objectif de mesurer si les actions entreprises auprès des groupes ciblés ont effectivement porté les résultats attendus.

<>La mise en place d’un système d’information efficient et cohérent se fonde sur quatre dimensions que sont: la dimension institutionnelle, la dimension spatiale, la dimension temporelle et la dimension ressources humaines. Ainsi:
  1. la dimension institutionnelle prend en compte la nécessité d’animer le réseau des intervenants institutionnels pour que l’information puisse être produite et circuler de façon «optimale». C’est aussi à ce niveau que devront être gérées les questions liées au financement du système, à court et moyen termes, assurant la pérennisation des outils développés. Ces activités sont à impulser par une cellule de coordination.[3]
  2. dimension spatiale  représente le partage de travail (cahier des charges) entre les différents intervenants du système d’information (la base de données sur la pauvreté) qui doit spécifier en détail les données à collecter et l’organisation de l’information statistique pour chacun des secteurs prioritaires, zones géographiques sensibles, type de populations, etc. ainsi que les niveaux de désagrégation à retenir.
  3. dimension temporelle se réfère à l’obligation de rendre compte régulièrement, et de mesurer le rythme des changements intervenus par rapport aux objectifs visés. Cela suppose la production périodique d’un rapport d’activités à diffuser à l’ensemble des parties prenantes intégrant leurs éventuelles retro-informations.
  4. la dimension ressources humaines recouvre la mobilisation des techniciens et la promotion d’un programme de renforcement des capacités opérationnelles dans un contexte de rareté des ressources humaines compétentes et qualifiées. Dans un premier temps, il faudra envisager un rôle multiple (de la collecte des données de base à la validation finale des résultats analysés) pour chacun des services statistiques ou de gestion impliqués dans le suivi et évaluation des DSRP et des OMD avant de passer, dans une deuxième phase, à une forme de spécialisation des services, source d’une plus grande efficacité.

II.5. Rôle des acteurs pour la production et l’utilisation des indicateurs

Un élément important de la stratégie: la clarification des rôles des différents acteurs

Dans la mise en place d’un système d’information efficient, les missions et les attributions des différents acteurs ou intervenants doivent être bien définies. Ceci passe par la délimitation des responsabilités quant à la production des données devant alimenter les systèmes d’information ainsi que leur gestion. La définition des rôles des acteurs spécifie leur champ d’action, la nature de ce qu’ils auront à suivre et les produits qu’ils doivent livrer pour assurer leur contribution à l’alimentation et à la gestion du système d’information. Ces rôles sont:

Ces rôles sont définis et clarifiés à travers des textes réglementaires et répondent aux questions de type: Qui a besoin de quoi? Quand? Comment? Quoi faire? L’insuffisance ou le manque de clarté peut entraîner des conflits dans la gestion de l’information.

II.6. Notion d’apprentissage continu dans un processus itératif

Le processus d’apprentissage est au cœur de la mise en place d’un système d’information

Le système d’information constitue le socle du mécanisme de suivi et évaluation qui est une pratique axée sur les résultats. Il est un des éléments centraux des processus DSRP et OMD. Un aspect fondamental est la logique d’apprentissage impliquée dans ces processus. Cet apprentissage doit être apprécié à tous les niveaux. Le caractère itératif de ces processus atteste de la nécessité de cette logique d’apprentissage. En effet, l’opérationnalisation d’un système d’information doit être perçue comme un exercice de longue haleine. Il est suggéré de commencer par un nombre réduit d’indicateurs tout en mettant en œuvre un plan d’amélioration progressive du système d’information [Banque Mondiale, 2004; Ferragu, 2003; Institut IDEA, 2003]. Ce plan permettra de tirer les leçons de l’expérience et des pratiques passées, d’améliorer les programmations futures et de prendre en compte l’évolution temporelle des conditions de vie des populations et du phénomène de la pauvreté. Cette démarche permettra aux différents acteurs et autres intervenants d’apprendre et d’accroître leur efficacité propre ainsi que celle de leurs structures. Ceci aboutit à une amélioration des capacités techniques en matière de collecte de données, de traitement, d’analyse et de diffusion de l’information.

Pour ce faire, les systèmes statistiques nationaux doivent se doter d’un cadre cohérent en vue de garantir une production statistique de qualité à moyen et long termes.

II.7. Stratégie de développement de la statistique

Les stratégies d'information comportent quatre éléments principaux:

Une décision importante qui devra être prise dès le début du processus concerne le délai imparti à cette stratégie. D'un côté, il faut se concentrer sur les besoins à court terme, car le DSRP impose une période spécifique de mise en œuvre. Par ailleurs, de nombreuses activités statistiques se déroulent sur un cycle plus long, comme c'est le cas des recensements de population, qui s'effectuent généralement tous les dix ans et de certaines enquêtes réalisées tous les cinq ans (EDS, MICS). Pour traiter ces deux aspects, les Etats doivent développer une stratégie de production d'information comportant des éléments tant à court qu'à long termes.

A court terme, l'accent sera mis sur les besoins immédiats de données du DSRP et des OMD. Il s'agit d'utiliser plus efficacement les systèmes de production de données existants et de contribuer à améliorer la diffusion et l'analyse. A moyen terme, l'attention sera portée sur les investissements à réaliser pour développer de nouveaux systèmes de production de données (évaluations d’impact) et traiter les contraintes en matière de ressources humaines, d'équipements et de systèmes de gestion.

Priorités et actions à court terme

Dans le contexte, le court terme s'interprète comme une période d'un an. Il est peu probable que le système statistique parvienne à concevoir, mettre en œuvre et diffuser des informations provenant d'un nouveau système d'informations important au cours de cette période. Ainsi, l'accent devra être mis essentiellement sur l'amélioration du fonctionnement des processus de production des données existants plutôt que sur la mise en place de nouveaux processus de collecte de données d'envergure (coordination, questions institutionnelles, appropriations des outils).

L'exigence essentielle est, d’une part, de répondre aux besoins immédiats du DSRP quant aux indicateurs nécessaires pour le suivi des progrès et, d’autre part, l'amélioration des systèmes de données existants, notamment par la réduction des délais de publication, le renforcement de l'analyse et l'élargissement de la diffusion. Cela peut également contribuer à améliorer l'image et le prestige du système statistique et lancer les bases d'un accroissement des investissements à long terme.

Les SSN de nombreux pays sont limités par le manque de ressources. A l’heure actuelle, il leur est difficile d’obtenir davantage de ressources en raison de la faiblesse de leur production statistique. Se concentrer sur l'amélioration de la qualité d'un nombre réduit de séries de données importantes peut-être un moyen efficace pour modifier cet état de fait et contribuer à transformer le cercle vicieux en cercle vertueux. Dans cette hypothèse, le système statistique répond à la demande et améliore tant sa qualité que son efficience ce qui lui vaut un soutien accru pour une augmentation des investissements.

Les actions à court terme qui pourraient être réalisées dans de nombreux pays peuvent être résumées comme suit :

Investissements à plus long terme

A plus long terme, la stratégie aura une portée plus large, couvrant la plupart des aspects du développement statistique. La stratégie devrait couvrir les domaines suivants :

Soutien international et partenaires techniques et financiers

De manière générale, la communauté des partenaires techniques et financiers s’intéresse de plus en plus à soutenir les activités liées à l'obtention des données, particulièrement dans le cadre du suivi des DSRP et des OMD. Beaucoup d’entre eux ont développé des programmes spécifiques pour appuyer le renforcement des capacités dans le domaine des statistiques (voir annexe 5). Ces dernières années ont vu un regain d'intérêt pour la mesure de l'impact des activités de lutte contre la pauvreté, phénomène qui se traduit à présent en budgets, en programmes et en projets de soutien pour les statistiques.


[1] Groupe des Nations Unies pour le Développement: Rapports nationaux relatifs aux Objectifs du Millénaire pour le Développement: Une note directive. Décembre 2001. pp.2-3.
[2] Recueil de référence, volume 1, chap. 5. Banque mondiale
[3] En valorisant bien entendu les instances existantes, comme le Conseil national de la statistique.